La direction d’Airbus devait soumettre ce lundi 5 octobre aux partenaires sociaux deux accords pour signature : l’accord majoritaire sur son plan de sauvegarde de l’emploi annoncé début juillet et un second sur le chômage de longue durée. Aucun mail n’est finalement arrivé, preuve que les tractations continuent.
À l’issue d’une sixième et normalement dernière réunion de négociation le 1er octobre dernier, les partenaires sociaux étaient prévenus. Ils recevraient pour signature la version définitive de l’accord majoritaire du plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) d’Airbus, annoncé en juillet dernier, ce lundi 5 octobre. Un document de plus de 110 pages reprenant tous les dispositifs d’accompagnement du PSE, les mesures de départs volontaires et les conditions de licenciement. Il était aussi prévu que la direction de l’avionneur leur présente un accord sur l’activité partielle de longue durée (APLD). Ce dispositif, cofinancé par l’État et par l’Unedic et que la direction d’Airbus appliquerait à 30% de ses effectifs, essentiellement chez les cols bleus, permettrait selon elle d’éviter la suppression de 1.500 postes.
Tractations autour de l’APLD
Mais, à 21h lundi soir, toujours rien n’était arrivé dans les boîtes mail des partenaires sociaux. Sous la pression de Force ouvrière, les négociations, qui devraient s’arrêter, ont finalement continué. Dès vendredi, le syndicat majoritaire d’Airbus avait annoncé la couleur en expliquant que les conditions n’étaient «pas réunies» pour signer l’accord sur l’activité partielle de longue durée (APLD), préalable à l’accord majoritaire sur le PSE.
«Les conditions d’application de l’APLD créent une fracture entre les salariés puisque seul un tiers des effectifs, essentiellement en production, est concerné. Les contraintes, en matière de perte de salaire, de réorganisation du temps de travail, ne vont peser que sur les salariés en APLD. Nous demandons que ce sacrifice soit partagé équitablement par tous les salariés», avait expliqué Jean-François Knepper, délégué syndical central FO d’Airbus.
De leur côté, la CFE-CGC et la CFTC semblaient prêtes à signer les deux accords dès vendredi. Grâce aux avancées négociées autour d’un plan social prévoyant la suppression de 5.000 postes en France dont 3.400 à Toulouse , «on approcherait de zéro départ contraint».
«Objectif zéro licenciement»
«La période de volontariat devait s’arrêter au 31 décembre. Elle peut désormais être prolongée jusqu’au 31 mars, ce qui laisse plus de temps aux gens pour quitter volontairement l’entreprise. On estime déjà à 1.000 le nombre de départs en retraite anticipée et à 300 les retraites aidées. Le recours à l’APLD permettrait de sauver 1.500 postes et le budget Corac, destiné à la recherche aéronautique, 500 postes. Si on ajoute d’autres dispositifs, la mobilité interne (300 demandes), la création d’entreprise (333 demandes), les congés pour convenance personnelle (80), on se rapproche de notre objectif de zéro licenciement sec», explique Florent Veletchy, secrétaire général CFTC.
Une nouvelle réunion
Les syndicats restaient lundi soir sur leurs positions, Force ouvrière, en position de force, certaine que «la direction ne peut parvenir à un accord sans (sa) signature» et déterminée à obtenir des améliorations à l’accord APLD. Une nouvelle réunion devrait intervenir d’ici la fin de la semaine ou début semaine prochaine pour clore les tractations. Le temps presse, le processus d’information-consultation des syndicats sur le PSE devant se terminer le 15 octobre.
D’ici là, la CGT a appelé l’ensemble des organisations syndicales et des salariés à «une action commune» jeudi 8 octobre devant plusieurs sites toulousains de l’avionneur pour «faire pression sur la direction» et préparer la suite, à savoir les négociations autour de l’accord de performance collective (APC) qu’Airbus veut mettre en œuvre en parallèle de son plan d’adaptation . Un APC qui prévoit déjà le gel des salaires jusqu’en juin 2021.
Johanna Decorse
https://www.touleco.fr/Airbus-Les-tractations-se-poursuivent-autour-du-plan-social,29613